L'actualité du GDR

Robotique et Société

Le 27/11/2023



Chères et chers collègues,

La prochaine journée « Robotique et Société » aura lieu

le 27 novembre 2023, 9h30 - 16h00

en salle 304 de l'ISIR, au 3ème étage entre les tours 65 et 66, Campus de Jussieu à Paris.

Les supports visuels de ces présentations sont disponibles au téléchargement en bas de cette page, et les enregistrements vidéo à cette adresse : https://uncloud.univ-nantes.fr/index.php/s/nkDbpXF3c6c2Z3c

Inscription gratuite et obligatoire pour participer sur place (Vigipirate) ou à distance (pour vous envoyer le lien de connexion par email) en suivant ce lien :

https://evento.renater.fr/survey/participation-journee-robotique-et-environnement-w7tnfsw5

L'Action Transverse « Robotique et Société » a pour objectif d'examiner et de discuter les questions soulevées par l'introduction de robots dans la société. Ces questions concernent notamment la pertinence de l'utilisation de robots, la modification des comportements humains qui peut en résulter, l'impact environnemental, les motivations économiques et la souveraineté.

Cette journée portera sur l'impact environnemental de la robotique, à travers son substrat technologique et à travers son usage.

L'impact environnemental d'un robot s'étale sur toute sa durée de vie, de sa fabrication à son recyclage, en passant par son utilisation. Un robot est classiquement réalisé à partir de matériaux tels que l'acier, l'aluminium ou les composites de carbone pour la conception de leurs corps, ou à partir de métaux rares pour la fabrication de leurs composants électroniques. Tout au long de la durée de vie du robot (fabrication, utilisation, fin de vie), les processus mis en jeux ont de multiples impacts négatifs sur l'environnement, comme le rejet de gaz à effet de serre, le rejet de matériaux polluants et/ou toxiques dans le sol et les nappes phréatiques ou encore l'endommagement des éco-systèmes.

Programme :

9h30 Accueil

10h00-10h30 José Halloy, Université Paris Cité

Quels critères géo-bio-physiques permettent d’inventer des technologies d'avenir de très longue durée ?

Je considère la technosphère actuelle (c.-à-d. l’ensemble des techniques) comme mortes sur le plan de la soutenabilité forte (c.-à-d. à long terme). Cependant, les technologies, issues de la « révolution industrielle », comme des zombies, continuent à envahir le monde au détriment de l'humanité et du vivant.  Le métabolisme de la technosphère semble incompatible avec le métabolisme du vivant et de la Terre.

La définition des fondements physiques de nouvelles technologies qui seraient durables sur des échelles de temps de plusieurs siècles ou millénaires s'impose comme une question de recherche urgente.

Par contraste avec les "technologies zombies", je tente de définir des « technologies vivantes ». Les technologies vivantes se baseraient sur les processus du vivant à la fois comme source matérielle et fonctionnelle. Elles prendraient en compte l'énergétique planétaire et sa biogéochimie pour pouvoir être pleinement intégrées aux cycles du vivant et au fonctionnement biogéophysique de la planète Terre.

Le métabolisme de la technosphère doit être compatible chimiquement (CHNOPS), physiquement et correctement connecté au métabolisme du vivant planétaire.

10h30-11h00 Discussion

11h00-11h30 Maxime Pelcat, INSA Rennes

Sustainable Electronics: Challenges, Opportunities, and Instruments

Electronics is essential to most of the recent technological innovations, including digital infrastructures, communications, access to knowledge, mobility, health and well-being, industrial production, environment, or agriculture. Electronics is also at the heart of the energy transition towards renewable resources. Typical challenges in electronics include energy efficiency, hardware cybersecurity, miniaturization and reliability. Every solution to these challenges opens up new markets, and creates thousands of new jobs every year.

Worldwide, the industry produces 53 million tons of e-waste a year. Less than 20% of this e-waste is recycled, and the trend in annual e-waste production is upwards. Global warming imposes restrictions in greenhouse gas emissions, and recent estimations consider that a gain of a factor 7 in GHG emissions is needed by 2050 to respect the Paris Agreement. The greenhouse gas emissions of the manufacture and end-of-life of digital systems play an increasing role in the carbon impact of their entire life cycle, alongside the carbon impact of their energy supply. In this context, new methods are needed to increase the repairability, reconfigurability and reusability of systems, as well as to understand and reduce the impacts of production and end-of-life.

This presentation will cover the challenges and recent developments towards sustainable electronics. The current "open source hardware" movement in particular represents an opportunity to build sustainable technologies for the interoperability and scalability of electronic systems. The "Compétences et Métiers d'Avenir" ESOS project (https://esos.insa-rennes.fr, 2023-2028), financed by France2030, aims to put in place design methods for sustainable electronics, and to train technicians, engineers and doctors capable of implementing the required transition.

Bio: Dr. Maxime Pelcat is an Associate Professor at INSA Rennes. He holds a research appointment at IETR in Rennes, the 6164 CNRS research unit. Maxime Pelcat obtained his Habilitation (HDR) in hardware architecture for signal processing from Université Clermont Auvergne in 2017, and his Ph.D. in signal processing from INSA Rennes in 2010 in collaboration with Texas Instruments. Previously, after one year in the Audio and Multimedia department at Fraunhofer Institute IIS in Erlangen, Germany, he worked as a contractor at France Telecom Research and Development until 2006. He is an author of more than 80 peer reviewed publications in the domains of models of computation, models of architecture, systems efficiency, system design productivity, multimedia and telecommunication processing, and programming of parallel embedded systems. Maxime Pelcat has been a member of technical programs of SAMOS-IC, PDP, MEMOCODE, EDERC, ICDSC, GlobalSIP, ReCoSoC and SiPS. He is an associate editor of the Springer Journal of Signal Processing Systems. He has been program chair of SAMOS-IC 2019 and general chair of the 2020 GDR SOC2 colloquium and of the IEEE SiPS 2022 conference. He has participated to 1 H2020 ICT, 1 H2020 ITN, 1 NSF, 1 FUI, and 2 ANR projects. Maxime Pelcat has been an elected member of CNRS national committee CoNRS, Section 07 “Information Science” from 2018 to 2021. He is an author of the book “Physical Layer Multi-Core Prototyping” Springer, 2012, and leads the French PIA4 CMA project ESOS “Electronics: Sustainable, Open, Sovereign”.

11h30-12h00 Discussion

12h00-13h30 Repas

13h30-14h00 Marilys Pradel, INRAE

Evaluation des impacts environnementaux des robots agricoles au moyen de l'ACV et pistes d'écoconception identifiées

Cette intervention visera à présenter les impacts environnementaux des robots agricoles au travers l'exemple du désherbage en viticulture. L'intervention s'articulera autour de trois grands points : (i) la présentation de l'étude ACV réalisée et les résultats ACV obtenus, (ii) les pistes d'écoconception identifiées pour améliorer l'impact environnemental des robots agricoles, (iii) les questionnements méthodologiques posés, notamment dans le cadre d'une comparaison avec les technologies actuelles.

Bio: Marilys Pradel est diplômée de l'École d'ingénieurs de Purpan en 1997. Après plusieurs expériences professionnelles, elle a commencé à travailler à l'INRAE, l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture, en tant qu'ingénieur de recherche en 2007. Elle est diplômée d'une thèse de doctorat en 2017 sur la définition d'une méthodologie d'allocation en couplant les paramètres de produits et de procédés pour l'Analyse du Cycle de Vie des produits à base de déchets avec une application aux engrais phosphatés à base de boues. Elle mène ses recherches dans le domaine de l'évaluation environnementale en utilisant la méthode de l'Analyse du Cycle de Vie et développe des approches méthodologiques pour évaluer la durabilité environnementale des technologies agricoles et robotiques comme levier pour la transition agroécologique.

14h00-14h30 Discussion

14h30-15h00 Emmanuel Ducourneau, Campus landes

Matériologie profonde : que faire des poussières d’étoiles ?

À travers les âges et partout dans le monde, les humains se sont questionnés sur la composition de la réalité, parfois à l’échelle moléculaire, parfois à l’échelle molaire. Que ce soit la constitution de l’être et la théorie anatomique des Égyptiens, la conception élémentaire de l'univers des Grecs, la croyance médiévale en quatre humeurs, les spéculations sur la matière et l'esprit par les alchimistes, l'organisation du tableau périodique en chimie, la découverte des bases azotées de l'ADN, la recherche sur les éléments fondamentaux en physique des particules, ou les représentations complexes de la réalité en Chine, au Japon, en Inde et sur le continent américain. Cette recherche pour comprendre la nature de la matière est un reflet de l'esprit humain, qui désire constamment apprendre, évoluer et trouver du sens dans l'univers.

À l’ère de l’Anthropocène, une proposition d’époque géologique caractérisée par une influence significative des activités humaines sur les écosystèmes et le climat de la Terre, quel serait le sens d’une telle quête ? C'est ce à quoi souhaite répondre l'onto-cartographie, une pratique visant à cartographier en profondeur les matières qui sous-tendent les objets de notre culture matérielle, qu’il s’agisse d’un foulard Hermès, d’un poème sonore ou d’un système robotique. Ce travail sort de l’invisibilité et de l’anonymat des êtres de toute sorte (humains, animaux, végétaux, minéraux, puissances atmosphériques et hydrosphériques, machines, etc.) et révèle des relations complexes de magnitude terrestre, pour le meilleur (savoir-faire, paysages, agentivités étonnantes, etc.) et pour le pire (contrôle des mines par des milices armées, destruction d’écosystèmes, dégâts sanitaires, etc.).

D’autres applications visent à sonder les corps, les psychés et les cultures. L'onto-cartographie n’apaise pas seulement une soif de connaissance, elle créé un espace de réflexion et d’action dans un contexte social et environnemental de plus en plus trouble, c’est-à-dire complexe, hétérogène et instable. Elle questionne les passés (des processus de production, des théories archéologiques, les origines des matières, etc.) et oriente la fabrication de futurs. Dès lors, comment pouvons-nous agencer autrement les poussières d’étoiles pour construire des mondes soutenables et désirables ?

Bio: Emmanuel Ducourneau est d’abord un designer industriel ayant exercé en France et au Moyen-Orient. Sa carrière a débuté chez L’Oréal Luxe, où il était en charge de l'Event Design pour des marques comme Lancôme, Armani et Yves Saint Laurent, couvrant des régions telles que le Royaume-Uni, la Méditerranée et le Moyen-Orient. Au sein de cette structure, il a initié un projet de surcyclage du mobilier commercial. Sa curiosité pour la parfumerie et les métiers artisanaux l'a conduit au Proche et Moyen-Orient, où il a co-créé le collectif « Nabucco » et les produits « Parfum Fin ». Plus tard, il a fondé Art Across Frontiers, une association favorisant les collaborations artisanales entre l’Himalaya et le Pays-Basque. Sa quête de savoir l'a ensuite mené vers une thèse en anthropologie (Université Côte d’Azur) et innovation durable (Besign - The Sustainable Design School) en partenariat avec Hermès International, soutenue en 2020. Il a commencé par cartographier le processus de création, production et diffusion du Carré Hermès, l’emblématique foulard en soie imprimé par l’entreprise depuis 1937, puis a étudié le mode de relation au monde de certains artisans en fonction du degré bricologique des pratiques et du niveau d’automatisation des métiers. L’ « onto-cartographie » et la « bricologie » sont aujourd’hui au cœur de son activité professionnelle puisqu’il conçoit et fabrique des machines cartographiques à partir d’éléments issus de la récupération et low-tech pour explorer en profondeur les matérialités des objets et systèmes techniques du quotidien. Entre 2020 et 2022, dans le cadre du Labex PasP, il a élargi l'usage de sa méthodologie et de sa technologie à des « objets » comme le poème Vaduz de Bernard Heidsieck et la psyché de l'artiste Francis Palanc. D’autres « matériologies profondes » sont sur le point de commencer : celle de la culture Berbère et d'un système robotique. Fermement ancré dans le département des Landes, il enseigne à Campus Landes, un réseau d’écoles de design, de management et du numérique et vient d’établir la Wild-Tech SchooLab, une école-laboratoire orientée vers l’exploration et la pratique des matières.

15h00-15h30 Discussion

15h30-16h00 Échanges libres

16h00 : FIN de la journée

Les organisateurs par ordre alphabétique des prénoms :
Marilys Pradel, INRAE
Nicolas Andreff, Institut FEMTO-ST
Pierre-Brice Wieber, INRIA Montbonnot
Roland Lenain, INRAE
Sébastien Briot, LS2N

Publié le 03/10/2023